Le Berger.
"Nous ne sommes pas des moutons.
Des suiveurs des copieurs, trop dociles
Nous ne voulons pas de berger!
Celui qui nous lâcherait les chiens au train.
Celui qui nous imaginerait bien tondus pour avoir la laine.
Bien rôtis pour avoir la viande.
Pas de pasteur qui nous pasteurise, bien aseptisés.
Sans goût sans odeur sans relief.
Tous pareils et surtout pas une oreille qui dépasse!
Pas un orémus en dehors des Canons.
Il
fallait quand même le dire...
pour entendre la voix d'un autre Pasteur.
le Bon, le Vrai dit l'Évangile.
Et les moutons deviennent des brebis.
Auraient-elles meilleures réputations?
le berger vit de son troupeau, c'est bien normal.
le Pasteur évangélique vit pour
son troupeau et ça n'a rien à voir.
Renversement inattendu qui change tout.
Voilà soudain la promotion des brebis.
D'ailleurs si les bergers ordinaires sont multiples
le Bon berger est unique.
Au bout de l'histoire, un seul berger un seul troupeau.
Le Bon Pasteur ne mange pas ses brebis.
Son amour n'est pas dévorant.
Sinon, danger
Le mal amour, on connaît ça.
Celui qui vous étouffe, vous empêche de grandir, vous infantilise. On parlait jadis des "ouailles" : tout un programme!
Fidèles bien dociles, écoutant sous la chaire
le "rector potens" qui fronce les sourcils.
Le Bon Berger, lui, se fait manger par le troupeau.
Il donne sa vie.
Ce ne sont pas des paroles en l'air.
On a vu ça le Vendredi-Saint.
Le Pasteur, catholique ou protestant
est une figure d'autorité certes.
Mais quand les brebis ne sont pas
destinées
à la tonte ou à l'abattoir,
alors c'est l'autorité qui est transformée.
Je ne vous appellerai plus serviteurs mais amis. Le serviteur, c'est moi.
A vos pieds pour les laver.
A vos cœurs pour les libérer.
A vos corps pour qu'ils grandissent.
À vos âmes pour l'éternité.
La seule autorité c'est de passer devant.
Là où il y a le danger;
Afin de vaincre le mal qui veut vous tuer. Quitte à ce que j'en périsse.
Mais victoire pour finir au matin de Pâque!
S'il Y a bien abattage
il est le Premier-Né d'entre les morts.
Et sur ce chemin là nous le suivons sans risque. Je suis le chemin, la vérité, la vie.
Si nous suivions d'autres chemins,
cela peut arriver,
car rien ne nous contraint
que la force de l'amour,
sur ce chemin perdu il viendrait nous chercher.
Et nous pourrions, brebis malade, sur ses épaules, repartir avec lui au chemin de notre vérité.
Allez! il est bien oublié
le berger autoritaire, exigeant, rancunier, intéressé.
" a disparu à jamais
le Dieu pervers qui nous surveille
et demande des comptes.
Il est là, à jamais, le Dieu tendresse
dont nous lisons dans le regard
l'amour qui nous connaît.
Le Bon Pasteur. Le vrai Berger.
Il connaît ses brebis. Allons-nous enfin le reconnaître?
Père BLONDEAU.
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