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SUR LA ROUTE D'EMMAÜS.  (le 10 - 04 - 05 ) - -Père J-B Blondeau

"Plus que de pain, l'homme a faim d'amour" Jean-Paul II

Sur la route d'Emmaüs.

"Les deux disciples qui discutent entre eux en s'éloignant de Jérusalem sont plutôt, si l'on serre de près le texte original, en train de se disputer. D'ailleurs l'ambiance est à la tristesse et c'est sur le ton de l'énervement qu'ils rétorquent à l'inconnu qui les aborde: «tu es bien le seul à ignorer...»." A ignorer quoi? Un immense espoir déçu et qui s'est terminé en tragédie. la mort, surtout tragique, apparaît toujours comme désespérante.
L'effort, la pédagogie du compagnon de route va être, précisément, de donner du sens à la tragédie, et un sens plein d'espérance puisqu'il s'ouvre sur la gloire: «ne fallait-il pas que le Messie souffrit tout cela pour entrer dans sa gloire?». Et ce sens se révèle dans une juste compréhension des Écritures, ces Écritures qui sont la trace précieuse de la longue expérience spirituelle de tout un peuple qui ne cherchera pas Dieu ailleurs que dans son histoire.

Voilà qui éclaire la grande peine que vit l'Église Catholique, que nous nous vivons, et que partagent, chacun à leur façon et pour des raisons dont on entend la diversité, beaucoup d'hommes sur toute la planète, en tout cas ceux qui font entendre cette peine par la voix de leurs dirigeants. Et la façon même dont le Saint-Père a fait face à cette mort, rempli de force, de volonté et de foi, illustre admirablement le message évangélique dont il s'est fait l'inlassable témoin sur tous les chemins du monde. Dans son ultime grand message sur l'Eucharistie, c'est justement cette fraction du pain dont il parle. Elle conduit les disciples à reconnaître enfin leur compagnon de route: ce Jésus qu'ils pleurent, juste au moment où de fait ils se retrouvent seuls mais le cœur tout brûlant, grâce à une meilleure compréhension des Écritures.

le tombeau dans lequel va être déposé le corps de Jean-Paul II sera celui de Jérusalem, un tombeau vide, oui, aussi vide que celui trouvé par les femmes bouleversées au petit matin, et qui ne contenait même plus le corps mort pour qu'il soit bien clair que c'est au-delà de tous les signes de la mort qu'il faut chercher la vie, qu'il faut chercher la vie, qu'il faut chercher le Ressuscité. Le tombeau du Saint Père sera aussi vide que tous les tombeaux du monde puisque la juste compréhension des Écritures nous invite à reconnaître que la vie est ailleurs que dans les tombeaux: ils ne contiennent que des enveloppes appelées tôt ou tard à disparaître, voir, dans "notre modernité à être réduites en cendre dans les heures qui suivent, quand ce n'est pas dans les fours crématoires de notre tragique histoire européenne; nous savons que cette histoire a cruellement blessé le destin de Carol Wojtyla et qu11 en a été à la fois le contempteur courageux et l'humble demandeur de pardon. Jean- Paul II est vivant désormais, pour longtemps encore dans cette trace profonde qu'il aura laissée dans l'histoire du monde et dans cette Église qu'il aura aimée passionnément, pour toujours dans ce qui désormais l'unit pleinement à ce Christ vivant dont il a été l'infatigable messager et l'amoureux définitif. Il a été ce compagnon sur le chemin d'Emmaüs, et la chaleur du cœur devant cette Absence qui appelle notre foi ne l'a plus jamais quitté. Il n'a cessé de reconnaître dans la fraction du pain le passage de celui qui par elle nous pousse à rejoindre nos frères dans une volonté d'inlassable solidarité, à reconnaître ces droits de l'homme qu'il enracine dans sa foi et dont il n'a cessé d'être l'ardent et courageux défenseur.

Alors? devant cette mort, comme les disciples d'Emmaüs, surmontons notre tristesse dont l'excès pourrait être le signe d'une foi incertaine, ouvrons les Écritures pour y trouver cette consolation que tout croyant peut rencontrer s'il y ouvre son cœur au point d'en ressentir la chaleur, la brûlure; courons-nous aussi à Jérusalem, cette Jérusalem nouvelle qu'est l'Église qui continue sa route, qui va bientôt accueillir un nouveau berger. Il devra, «serviteur des serviteurs» comme le désigne la Tradition, continuer à montrer pour le Peuple de Dieu, en ces temps difficiles, les chemins qui le conduiront de plus en plus vers l'attente des hommes d'aujourd'hui. Retenons le message décisif de celui qui vient de nous quitter pour cet ailleurs qui a été l'horizon permanent de son espérance: «N'ayez pas peur L...». Oui, n'ayons pas peur.

Père Jean-Baptiste BLONDEAU 

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