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CE QUE CROYAIT LE BAPTISTE.  (le 12 - 12 - 04) - -Père J-B Blondeau

«Le Seigneur sauve»
Réveillez~vous, aujourd'hui, le Seigneur sauve notre monde!
"Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?"

Au grand supermarché des religions, beaucoup ont pris l'habitude de faire leurs emplettes. La plupart de nos contemporains ont entendu parier de Jésus, mais il n'est qu'un petit nombre qui le confesse comme Christ et Seigneur, vrai Dieu et vrai homme. Nous-mêmes parfois aurions tendance à poser la même question que les envoyés du Baptiste: "Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ?"

La foi n'est-elle pas un doute surmonté qui nous invite à lâcher prise, à faire confiance au témoignage apostolique et à l'Église qui, aujourd'hui,' nous donne accès au Christ vivant dans la Parole proclamée, le Pain rompu, et l'Amour partagé? Heureux ceux qui cherchent le Christ et le trouvent; heureux aussi ceux qui, l'ayant trouvé, ne ces- sent de le chercher,. toujours et encore. Mgr Christian Kratz

Ce que croyait le Baptiste.

"On ne le répètera jamais assez. Le Dieu de notre foi n'en finira pas de nous surprendre, de nous troubler. Comme l'est Jean-Baptiste au fond de sa prison. Peut-être croit-il que si celui qu'il a désigné comme tellement supérieur à lui-même était aussi puissant qu'il le pensait, alors il ne le laisserait pas croupir au fond de la prison d'Hérode où l'a jeté son franc- parler. Nous l'avons entendu dimanche dernier: Jean, dans le désert annonçait Jésus comme celui qui allait tout purifier par le feu, celui qui s'annonçait par une cognée qui va abattre l'arbre improductif. Eh bien non, voilà que l'illustre cousin qui va croître alors que lui diminue parle beaucoup plus de miséricorde et de tendresse, de douceur et de paix que de violence même sacrée. En fait de. "feu purificateur"f ce qui se passe, c'est que "les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et par dessus tout la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres".
Le Dieu de Jésus ne remet pas le monde à l'endroit par la violence. Ça c'est la manière humaine, il n'y a qu'à voir ce que ça donne. Et Jean qui est encore dans les balbutiements des figures antérieures de la première Alliance, Élie, David, les Juges, et même déjà Moïse avec les sept plaies d'Égypte, verrait plutôt l'intervention du Dieu qu'ils pressent en Jésus comme une puissance à coup d'épée et d'incendie, une puissance qui détruirait le mal en le précipitant dans un feu qui ne s'éteint pas. Et peut-être sommes- nous, nous-mêmes, dans la même et persistante illusion lorsque nous imaginons que les forces du mal seront vaincues par les chars, les hélicoptères et les missiles. Aucune paix ne peut venir par la violence si le cœur n'est pas touché et la paix de Dieu infiniment moins qu'une autre. C'est quand le cœur est touché que la violence s'éteint.

Et voilà Jean dans le désarroi. Oui, qu'attend Jésus pour prendre le pouvoir, mobiliser les foules, renverser le tyran Hérode, au lieu de s'occuper de tous les pouilleux qui l'assaillent du cri de leur misère? N'avons-nous pas parfois les mêmes révoltes, les mêmes impatiences? Regardons, par exemple; dans le témoignage de l'Église dans l'action missionnaire de proclamation de la Bonne Nouvelle, la place donnée aux grandes liturgies, aux grandes manifestations, et celle donnée à la miséricorde cette tendresse qui se penche vers les pauvres, 'les petits, ce "Baiser au lépreux" aurait dit Mauriac? Nombreux à ta messe, aux ordinations aux aplechs, et c'est très bien, évidemment, moins nombreux peut-être pour répondre aux appels du Secours catholique qui a besoin de bonnes volontés pour collecter la nourriture des pauvres à la porte des temples de la consommation. C'est une question. Jésus, aujourd'hui en ce temps de l'Avent nous donne la réponse: "Allez dire à Jean..,"

La vérité de notre Dieu, celle que recherche le Baptiste au fond de sa prison, c'est qu'il ne cesse de s'effacer pour nous faire grandir, jusqu'à l'effacement ultime de la Croix que les disciples refuseront en prenant tous la fuite en le trahissant ou en la reniant. La puissance de Jésus c'est de nous faire exister en nous laissant la place, sa place, de nous faire grandir dans la mesure où, librement nous répondons à sa parole. et le reconnaissons comme le chemin de notre vie, comme la vérité de notre vie, comme la vie de notre vie. Le sacrifice de Jésus n'a rien d'une souffrance masochiste offerte à un Dieu sadique, il n'a rien non plus d'une faiblesse qui serait la mièvre impuissance d'un Dieu tout doux et tout, gentil. Il est la capacité, immense, infinie, d'un amour qui peut combler le cœur de ceux qui en manquent. L'Évangile aujourd'hui les met en scène, ces boiteux, ces aveugles, ces lépreux et ces sourds. Et les autres, nous aujourd'hui, c'est à la mesure de notre soif, de la reconnaissance de notre insuffisance, que nous trouverons dans la réponse évangélique la source d'une formidable force, plus puissante que n'importe quelle puissance humaine.

Ce qui, pour nous aujourd'hui, une fois encore, va se dire à Noël, c'est le vrai visage de Dieu qui est celui d'un Dieu avec les hommes, au service de l'homme. Un Dieu qui, après avoir montré la force de cet amour jusqu'au sommet de la croix, l'a confirmé comme révélation du dessein de Dieu dans le mystère du matin de Pâque. Cette lumière du Ressuscité, qui aux disciples d'Emmaüs se fera reconnaître par la compréhension des Écritures et la chaleur du cœur, à Thomas par les stigmates de la passion amoureuse. Lumière qui signera à jamais son éclat par un tombeau vide, par une Ascension qui envoie en mission en invitant à ne pas regarder dans les nuages, et enfin par un Esprit qui libère de la peur. Tout cela afin quel désormais, dans le tissu patiemment rassemblé de nos tendresses, de nos pardons, de nos humbles efforts pour laisser d'abord grandir l'autre, fusse au prix de notre "diminution", nous découvrions son visage, sa puissance, sa vérité, sa vie. Aussi Jésus, à Jean comme à nous, termine-t-il sa réponse par cet encouragement qui nous promet le bonheur: "Heureux celui qui ne tombera pas à cause de moi".

Père Jean-Baptiste BLONDEAU 

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