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SORS.  (le 13 - 03 - 05 ) - -Père J-B Blondeau

 

Sors.

"La totale humanité de Jésus. Elle affleure à chaque page de l'Évangile. Et c'est par là qu11 nous rejoint, qu11 nous habite, mystérieuse communion dans la foi où peu à peu ce qu11 est vient nous, rejoindre, résonner en nous, nous habiter,> Et cette habitat:ion intérieure est à la fois la révélation la plus sûre de notre humanité, la manifestation de ce Dieu de tendresse qu'en lui nous ne cessons de découvrir comme le Dieu de notre foi. Vrai Dieu né du vrai Dieu, comme le dit le Credo, dont on découvre que sa seule puissance est celle de l'amour.
Alors, aujourd'hui Jésus pleure. Comme n'importe lequel d'entre nous quand l'émotion est trop forte que ce soit la joie puisqu'on peut pleurer de bonheur que ce soit la peine lorsque par exemple un ami très cher vient soudain à vous manquer, englouti dans ce mystère de la mort qui est au cœur du récit de ce dimanche. Jésus pleure sur son ami Lazare, sur ses sœurs affligées, et en fin de compte, comme il en est pour chacun d'entre nous sur l'humanité entière soumise à la loi de la mort. Toute mort rencontrée préfigure toujours la nôtre et à la peine s'ajoute le désarroi et l'angoisse. C'est humain. Et Jésus est humain.
L'affectivité de Jésus est la conséquence de l'Incarnation et elle révèle ce qui en Dieu lui-même correspond à notre affectivité. Jésus pleure mais il dira en d'autres temps: "Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés". La tendresse de Jésus n'est pas faiblesse, elle n'est pas débâcle affective, désolation larmoyante. C'est une tendresse efficace comme doivent s'efforcer de l'être toutes celles qui se manifestent comme un élan du cœur vers le malheur de nos frères. Un chagrin pourrait être égoïste s'il ne se désolait que sur le pleureur lui-même qui se voit arracher une part de sa vie, de sa sécurité, de sa gratification affective. "Ah! je pleure parce que tu vas beaucoup me manquer". Et voilà pourquoi Jésus ne se limitera pas à rendre son ami Lazare à une vie provisoire, et à se le rendre à lui-même du même coup, comme il avait rendu son fils à la veuve de Naïm, Il entrera un jour dans ce mystère de mort, dans ce grand désarroi de l'absence, de la séparation non pour en ressortir comme en ressort Lazare, mais pour que désormais toute absence toute séparation, soit annonciatrice d'un bondissement dans la vie de Dieu. Jésus Ressuscité ne sera pas reconnaissable comme a pu l'être Lazare que l'on retrouve à nouveau à table avec lui, avec ses sœurs, et comme le retrouvent les nombreux visiteurs qui viennent le voir.

Jésus Ressuscité! Marie-Madeleine le prendra pour le jardinier, les compagnons d'Emmaüs pourront faire longue route avec lui sans le reconnaître, et Jean le saura vivant à jamais devant un tombeau vide. Et ces quatre jours où Lazare est dans l'enfouissement de ce tombeau sont peut- être le signe de ce temps de l'épreuve de la foi où nous vivons dans le souvenir de nos morts, le temps et aussi la distance, l'absence: "si tu avais été là...", dit Marié. "Allons..." dira Jésus, alors qu'arrive la nouvelle de la mort. Devant toute mort ii nous se,mble toujours que nous arrivons trop tard, impuissants. Que Dieu était absent. Et c'est cette absence qu'il nous faut traverser d'espérance. L'espérance que le Ressuscité,bien qu'il soit invisible à nos regards humains, comme il l'était à Jean au bord du tombeau, n'est jamais vraiment absent. Il est en chemin pour venir nous rejoindre là où nous sommes, là où est notre douleur, là où est notre espérance. Cette espérance dont Marthe témoigne si bien. Invisible, le Ressuscité se dit encore à nous par cette invitation à aller porter à nos frères la bonne nouvelle de la victoire sur la mort. "Va...", dit le Ressuscité à Marie-Madeleine, lâche-moi, à me retenir ainsi tu vas me perdre. Va, comme à la femme adultère qu'il avait relevé il avait déjà dit: "Va..." va vers une nouvelle vie, libre du péché. Invisible le Ressuscité se manifeste par le don de l'Esprit, par le don de la paix "c'est ma paix que je vous donne..." Il se manifeste à Thomas comme l'invitation à reconnaître dans ses plaies la trace d'un amour qui va jusqu'au don de la vie et qui arrache alors cet autre cri immense de la foi : "Mon Seigneur et mon Dieu!..."
En ce temps de Carême, nous entendons aussi, là où nous sommes, le cri de Jésus qui nous invite à sortir du tombeau, d'une mort sans espérance, ce cri qui nous donne l'ordre de "sortir", qui est le même mot inaugurant l'Exode en lequel Israël a pris naissance lorsqu'il quitte la servitude d'Égypte. Jésus, ici, s'annonce, au delà du retour provisoire à la vie de son ami Lazaret comme celui dont la voix arrache à la mort de façon irréversible ceux qui croient en Lui. La mort physique, inéluctable, n'est plus au premier plan. En Jean nous savons que tout miracle est avant tout un signe. L'important est dans l'écoute de la Parole: "En vérité, en vérité, je vous le dis: celui qui écoute ma parole et croit en celui qui m'a envoyé à la vie éternelle" (Jean 5/24).

Père Jean-Baptiste BLONDEAU 

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