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LE CHAOS.  (le 14 - 11 - 04) - -

 

Le chaos

"Quel chaos nous décrit l'évangile de ce dimanche! On se croirait en 2004. Ou bien le monde a-t-il toujours été ainsi? Jadis on ne pouvait voir que les malheurs rapprochés, ceux qui jaillissaient des lieux où Von vivait, des gens que l'on côtoyait, ou ceux qui, parfois, venaient soudain d'ailleurs. Aujourd'hui les fenêtres des médias sont grandes ouvertes sur tous les malheurs du monde, de la Côte d'Ivoire à l'Irak, d'Israël et de la Palestine à la Tchétchénie, ou d'un terrible 11 septembre à New York, à l'école de cette petite ville d'Ingoutchan. La fin du monde ou la fin d'un monde? Qui peut savoir?

Jésus, sans doute, en ouvrant les yeux sur le monde qui l'entoure, voit bien des choses lui aussi. car la situation d'alors était tragique. Partout des mouvements contestataires, des groupes armés, de la violence, une armée d'occupation, de la duplicité politico-religieuse. Et des gens qui fuient ce monde et semblent le considérer comme irrémédiablement perdu, mauvais, maudit, qui fuient à Quoumran ou ailleurs, dans les déserts, ermites, entre- eux, abandonnant les hommes à leur triste sort. D'ailleurs Jésus n'a-t-il pas parmi ses disciples un ancien terroriste, on les appelait les Zélotes, et lui s'appelle Simon... Et Barrabas, qu'on lui préfèrera pour le sauver du gibet, avait été emprisonné pour meurtre lors d'une émeute. On sait enfin que tout cela se terminera en 70 par une guerre qui fera du magnifique Temple de Jérusalem, le Notre-Dame de Paris de l'époque, ou le Vatican, ou la cathédrale de Perpignan, un champ de ruines parsemé de cadavres.

Or le regard de Jésus est, si l'on ose dire, un regard moderne. Sans Presse ni Télé, il voit loin: "On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume", et l'on sait que les catastrophes naturelles qu'il décrit sont de tous les temps et de tous les lieux. Étant donné ce qu'est le cœur de l'homme, puisque c'est la source de tant de nos malheurs, et qu'il connaît bien ce cœur de pierre, il est facile en effet de prévoir que tout ne peut aller
qu'en empirant. Qu'est-ce que la destruction de Jérusalem à côté de nos deux dernières guerres mondiales, ou d'Hiroshima et de Nagasaki, qu'est-ce que le drame de Massada à côté de la Shoah. Il y a de quoi s'enfuir au fin fond du désert, à Quoumran ou ailleurs. Jésus, lui, ne s'enfuira pas, bien qu'il sache, et bientôt d'expérience, que les pires violences se précipitent souvent sur ceux qui essaient de faire entendre une autre musique dont les notes sont celles de la paix, de la miséricorde, de la tolérance, de la justice, etc.., de toutes ces choses qu'il est plus facile d'énumérer que de mettre en œuvre et qui se résument en un mot: l'amour. Et ne dira-t-il pas à ses disciples: "je vous envoie comme des brebis au milieu des loups..."? Voilà pourquoi quand des chrétiens ont pris les armes pour réformer le monde, et pas seulement aux temps des croisades, quand ils ont dressé des bûchers pour le purifier, ils étaient en  totale contradiction avec Jésus et son message.

Mais, en filigrane, sous l'inquiétante description de Jésus, on en pressent une autre qui lui donne tout son sens, et c'est un sens < d'espérance et non de désespoir. Ailleurs, dans l'évangile, Jésus parlera encore de la destruction du Temple, cette douloureuse catastrophe pour le Peuple d'Israël. Mais il dira que ce Temple, c'est son corps et qu'en trois jours il sera rebâti. Trois jours, c'est ce qui sépare l'apparent désastre du Vendredi Saint du matin de Pâque, de l'aube de résurrection qui vient enfin traverser tous les malheurs de l'homme d'une immense espérance. Le Temple de Jérusalem était, nous dit l'Écriture, l'habitation de Dieu parmi les hommes. Jésus, pour les chrétiens, est l'habitation de  Dieu parmi les hommes. Mais une habitation qui désormais n'est plus de ~ pierres, pour belles et majestueuses qu'elles soient, Temple ou cathédrales, mais de chair, cette chair ressuscitée, cette chair partagée en chaque eucharistie pour traverser de fraternelle communion toutes nos divisions, sources de bien des malheurs du monde.

Et l'Église, nous le savons, a pour mission d'étendre au monde entier cette communion fraternelle nourrie du corps ressuscité de Jésus, seule capable de changer en cœur de chair nos cœurs de pierre, seule capable, par conséquent de manifester la résurrection du monde, des morts, de la mort, résurrection déjà présente mais qui ne se manifeste que par notre conversion, le témoignage d'une vie transformée par l'accueil de l'Évangile. Quelle urgence alors que la mission ! L'Eucharistie n'est certes pas une dévotion, elle est la source immense d'une espérance qui peut soulever l'humanité et dont nous sommes responsables. La mort de Jésus est le commencement, non pas de la fin du monde, mais de la fin d'un monde, oui, avènement d'un monde nouveau dont la naissance s'annonce au matin de Pâque. Voilà pourquoi  l'Évangile aujourd'hui se termine par la proclamation de la victoire de la vie: "C'est par votre persévérance que " vous gagnerez la vie!."

Père Blondeau

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