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PORTES OUVERTES.  (le 10 - 04 - 05 ) - -Père J-B Blondeau

 

Portes ouvertes.

"Notre époque aime les gourous. Et chacun a les siens. Pas seulement les religions ou les sectes auxquelles on le reproche parfois. Les mondes politique, social, sportif..., n'en manquent pas. Et même parfois ceux qui sien défendent avec le plus de violence, fussent-ils auteurs d'un sombre "Traité d'athéologie". Le Pasteur dont parle l'Évangile n'est certes pas un gourou de plus, ces guides que l'on suit aveuglément, docilement, servilement, quand bien même ils vous conduisent à l'abîme. Ce n'est même pas un maître de morale, fusse d'Instruction Civique ou de bio- éthique. Souvenons-nous: ceux qui brandissaient la loi morale sur la tête de la femme adultère, prêts à la fracasser avec les pierres de leur bonne conscience, Jésus les fait fuir en faisant de cette loi le miroir de leur turpitude. Car ce Pasteur qui n'est pas un gourou, c'est Jésus. Et il n'est pas celui qui enseigne ce qu'il faut faire et ne pas faire.

Nous répétons souvent qu'il faut suivre le Christ, comme s'il faisait de nous des suiveurs, de ces moutons bêlants qui courent en tout sens au gré de la direction que prend le chef de file, sans réfléchir, sans liberté. Moutons de Panurge qui tout aussi bien sauteront se noyer dans la mer pour suivre le bélier de tête. Et d'abord on ne peut pas suivre Jésus les yeux fermés car on ne sait jamais où il va, quelle direction il prend, tant ce qui guide ses pas c'est 11nfini liberté qui est celle de l'amour. Ce que l'Écriture appelle le vent imprévisible de l'Esprit, et on l'attend avec impatience au tournant du conclave qui s'annonce.

Les disciples d'Emmaüs n'ont suivi personne, ils ont partagé un compagnonnage, ils sont fait route avec, ils ont partagé une Parole pour en pénétrer le sens, ils ont partagé le pain, et ce qui les a fait courir dans une "marche-arrière" qui était en réalité la plus fameuse course à la liberté pour rejoindre les frères et le lieu d'un drame que l'on ne fuit plus parce qu'on l'a compris, oui, ce qui les fait courir à Jérusalem, ce n'est pas la pression d'une loi ou la contrainte d'un argument, c'est un cœur qui se réchauffe enfin au point d'en devenir brûlant.

Jésus est ce berger paradoxal qui ouvre les portes afin que les brebis sortent de l'enclos. Jean-Paul II l'a bien entendu ainsi qui n'a eu de cesse d'ouvrir et de franchir les portes d'un Vatican désuet et solennel pour courir les routes du monde jusqu'aux incroyables favelas et bidonvilles qui désespèrent le Sud de notre planète, courir aussi vers les non moins surprenants pays du désespoir, que ce soit celui du désespoir fasciste chez Pinochet ou du désespoir communiste chez Castro. Quelle liberté! ! Que de passages! Et le Pasteur dont parle aujourd'hui l'Évangile n'est décidément pas comme les autres, et surtout pas comme ces gourous affolés ou fragiles qui veulent enfermer, protéger, attacher à leur personne plus qu'à leur message. Lui, il appelle chacun par son nom, ce qui dans la Bible est la façon de dire qu'ainsi nommé chacun est reconnu, respecté, unique, précieux, existant dans la pleine liberté de son être.

Cette voix qui donne un nom elle est la voix créatrice qui nous sort du néant et de l'anonymat. C'est la nomination primordiale de la genèse du monde et de l'humanité. C'est la voix recréant à nouveau un homme qui s'était enlisé dans tous les dénis de sa liberté en suivant ceux qui parlant à sa place le rendaient muet et esclave. C'est la Parole vivante qui redonne la parole à ceux qui l'avaient perdue dans l'anonymat d'un - monde sans espérance. Cette parole qui nous appelle par notre nom est cette voix familière qui nous ouvre les portes pour nous faire sortir de l'enclos qui nous referme sur nous-mêmes. Ce n'est pas la parole trompeuse du voleur qui égorge et détruit, c'est la Parole source de vie, cette vie donnée en abondance de la nouvelle naissance à la Résurrection.

Bon Pasteur. Pasteur exceptionnel qui ne se nourrit pas des brebis qu'il dévore, comme les dévorent tous les gourous de la terre, mais au contraire fait vivre son troupeau de sa chair et de son sang, c'est-à-dire de la puissance d'un amour qui ira jusqu'au don de la vie puisque ce berger- là donne sa vie pour les brebis de son troupeau. On comprend alors que ce passage de l'Évangile est une parabole qui dit cette subversion accomplie par Jésus en faisant qu'en lui le maître devient SERVITEUR, le Tout-Puissant devient Toute-Faiblesse, toute-puissance qui se retourne en esprit de service et d'amour. Ces mauvais bergers auxquels s'oppose la figure du berger christique sont tous ceux qui ont essayé - et continue de le faire - de mettre la main sur le troupeau au nom de leur pouvoir, de réduire les hommes en objets utilisable, en "force de travail" ou en "agent de production". Le vrai Pasteur se fait le serviteur de la liberté et comme le dit le Psalmiste "il conduit les hommes vers les eaux du repos et les verts pâturages" : ce repos du septième jour de la Genèse pleinement accompli dans la Résurrection, le Royaume qu'elle ouvre à jamais, celui qu'annonce déjà tous nos pauvres efforts d'amour et de liberté, ici et maintenant..

Père Jean-Baptiste BLONDEAU 

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