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Joseph, UN JUSTE.  (le 19 - 12 - 04) - -Père J-B Blondeau

 

Un juste.

"Joseph était un homme juste. C'est-à-dire que si l'on s'en tient à la juridiction définit par la loi biblique, la loi dont il relève, devant les faits tels qu'il les rencontre, Joseph est tenu à une dénonciation publique. Si la femme qui lui est promise attend un enfant dont il n'est pas le père, la loi ne lui laisse pas d'autre alternative. Aujourd'hui encore, dans certaines régions où la loi est fondée sur une justice religieuse, et dont l'application est dans les mains des religieux, certaines décisions de ce genre contribuent à défrayer la chronique, relayée par les médias,. Et l'on sait la conséquence pénale de l'application d'une telle justice: la lapidation.
Or la justice de Joseph va consister... à enfreindre la loi! "II décide de la répudier en secret". Oui, voici que pointe déjà, dans la proximité mystérieuse de l'enfant qui va naître, la contestation d'un juridisme religieux que bien plus tard Saint Paul explicitera avec éclat. Il y a une loi, même religieuse, qui peut tuer. Or le Dieu qui dans le sein de Marie commence à entrer discrètement en humanité n'est pas le Dieu de la mort mais de la vie, parce qu'il est le Dieu de l'amour et de la liberté.. Nouvelle loi que celle-là, loi de l'amour que Saint Augustin, plus tard encore, exprimera dans l'admirable formule que l'on connaît: Ama et fac quod vis, aime et fais ce que tu veux. Car alors, ajoutait-il, toute action se faisant sous l'impulsion du "pondus amoris", du poids de l'amour, ne pourra aller qu'en direction du bonheur et de l'épanouissement de l'homme. Ce que Marie exprimera dans l'Écriture par sa célèbre exclamation: "Le Seigneur a fait pour moi des merveilles !". Cet enfant venu d'ailleurs est merveille lui qui est en train, déjà, chez Joseph, d'introduire l'émergence d'une justice nouvelle: la justice qui fait vivre, celle qui fait de nous non pas des justiciables mais des justifiés.

Ce n'est certes pas un chemin de facilité. Bien au contraire. Nous le savons, l'amour est le lieu des plus hautes exigences car rien n'en limite les attentes, les exigences et souvent même les rudes renoncements qu'il appelle au nom de la confiance. Avec l'amour, impossible d'enfermer les comportements de sa fidélité dans l'application scrupuleuse mais limitée des articles d'une loi. Avec l'amour, on n'est jamais quitte, on n'est jamais en règle, mais toujours en élan, en soif, en désir. L'amour seul fait pressentir l'infini.
Et voilà qu'en effet, au nom de sa fidélité à une autre loi, avec ce dépassement de la simple justice Joseph dépasse le juridique et le biologique pour entrer dans le mystère de l'amour de Dieu. Voilà Joseph que l'Écriture nous montre comme dépossédé de sa paternité, mystérieux arrachement que rejoindra un jour Marie elle-même lorsque son fils répondra à ceux qui lui disent: "Ta mère et tes frères sont là qui t'attendent...": "qui est ma mère, qui sont mes frères ?.", Et montrant la foule qui l'entoure il poursuivra par cette singulière déclaration: "Voici mon père, ma mère, mes frères... tous ceux qui font la volonté de mon Père qui est aux cieux". - Et du coup Marie elle-même est arrachée à la particularité de son rôle biologique pour devenir au pied de la croix la mère de tous les croyants, comme Joseph l'est aujourd'hui pour devenir, dit l'Écriture, le modèle de l'homme juste, accomplissant cette lente maturation du devenir de la justice en Israël.
Plus tard, dira Saint Paul aux Éphésiens, le Père de qui découle toute paternité (3/5) se dépossèdera lui-même de son Fils afin qu'il accomplisse sur la croix, en notre faveur, le plus haut témoignage de l'amour qui deviendra la source de toute justification. Voilà qui nous invite, parents, époux, amis, lorsque nous disons: mon enfant, mon époux, mon épouse, mon ami, à toujours nous défier de ce possessif. Joseph, aujourd'hui, nous rappelle que tout être aimé ne nous appartient pas, l'amour ne donne pas droit de propriété, il est appel à servir, à donner de sa vie, à donner sa vie dira Jésus, Tout être aimé pour s'appartenir à lui-même, doit appartenir aux autres, à ce mystérieux pluriel que montre la communauté humaine, qui montre l'Église signe de ce lieu où il apparaît que la seule appartenance qui fasse pleinement vivre et exister est l'appartenance à Dieu, celle que reconnaît Joseph par la voix de l'ange. L'Écriture nous dit! en ce temps d'Avent, que l'enfant qui va naître ne sera pas pour Joseph ni pour Marie seuls, mais pour le salut du peuple: "tu lui donneras le nom de Jésus", c'est-à-dire "Le Seigneur sauve". Que l'Esprit- Saint, à l'imitation de Joseph, de Marie nous aide à cette dépossession qui ouvre les portes de nos cœurs à 'la joie de l'amour, vrai chemin d'une éternité pressentie".

Père Jean-Baptiste BLONDEAU 

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