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L'unité des chrétiens.  (le 23 - 01 - 05 ) - -Père J-B Blondeau

"Frères, je vous exhorte au nom de notre Seigneur Jésus Christ à être tous vraiment d'accord; qu'il n'y ait pas de division entre vous, soyez en parfaite harmonie de pensées et de sentiments...."
Première lettre de saint Paul aux corinthiens (1,10-13. 17)

Semaine de prière pour l'unité des Chrétiens.

"Saint Paul exhorte les chrétiens de l'Église de Corinthe "à être tous vraiment d'accord" et on peut penser que cette petite communauté, une poignée de convertis au milieu d'une immense majorité "païenne", était déjà traversée par de graves divisions. C'est le mot qu'utilise l'Apôtre pour les reprendre: "qu'i! n'y ait pas de divisions entre vous". Malgré l'accueil que chacun avait fait, sans doute avec générosité, de la Bonne Nouvelle, il n'y avait pas d'harmonie dans la communauté, ni dans les pensées, ni dans les sentiments. Les tout nouveaux chrétiens se disputaient entre eux! Chacun se réclamait de l'approbation et du soutien de tel responsable d'Église: Pierre, Paul ou Apolios, voir de Jésus lui-même, ce qui est bien le pire car alors qui oserait contredire?
On peut alors se demander: ces Corinthiens, avaient-ils vraiment accueilli dans leur cœur cette Bonne Nouvelle? Certes, ils étaient baptisés. Mais Paul se place en amont de ce baptême qui, après tout, pourrait n'être, déjà !, qu'une simple formalité, une routine. "Le Christ, leur dit-il, ne m'a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l'Évangile". Ainsi, au-dessus de tout, comme seule source possible de l'unité, il y a l'Évangile, la Bonne Nouvelle, accueillie pour ce qu'elle est vraiment, non pas une sagesse du langage humain, fusse celle d'une théologie prestigieuse ou vénérable, mais la Croix du Christ, cette mort tragique qui apparaît plutôt comme une folie tant que l'on n'a pas découvert de quel amour elle était le signe et de que! formidable passage d'espérance elle était les prémisses.

Et voilà pourquoi le Cardinal Walter Kasper, président du Conseil Pontifi cal pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, réunissant à l'évêché de Nanterre des évêques catholiques, orthodoxes, coptes, syriaques, des responsables des Églises Réformée, luthérienne et Évangélique, ainsi que quelques "correspondants" dont je faisais partie, rappelait avec force que la première et fondamentale forme de l'œcuménisme doit être celle de l'œcuménisme spirituel En effet, les controverses théologiques, même si elles sont importantes comme lieux ecclésiologiques de ce qui nous sépare
- on oserait dire, dans l'espérance, de ce qui nous distingue - ne sont pas, dans les temps qui sont les nôtres, l'urgence. Ce qui est important, urgent, ajoutait le cardinal, c'est d'abord de continuer le travail de "purification des mémoires", c'est-à-dire, remontant l'histoire, de savoir reconnaître nos violences, nos orgueils, nos duplicités, nos aveuglements, nos luttes fratricides, souvent sanglantes, et nous demander pardon, et nous donner réciproquement ce pardon. Aujourd'hui, grâce à Dieu, ce travail là est largement et magnifiquement avancé et les rapports entre églises chrétiennes sont devenus ouverts, respectueux, amicaux, fraternels, sans être pour autant lénifiant et négateur de ce qui nous ralentit encore sur le chemin de cette communion en Christ dont parlait Pau! aux Corinthiens.

D'où l'importance pour tous de la prière. Le dialogue sans prière serait sans résultat. Et la prière c'est avant tout l'accueil, la méditation, de cette Bonne Nouvelle dont Paul s'affirme le champion: "Le Christ ne m'a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer l'Évangile". C'est dans un commun et fraternel enracinement dans cet Évangile reçu comme Bonne Nouvelle par tous que nous serons capables de répondre à une autre exigence qui justifie l'importance de l'œcuménisme de donner dans un monde, où se développe une sécularisation croissante, une lumière de sagesse et d'espérance sur les problèmes qui nous agitent, une réponse qui s'exprime d'une même voix. Par delà la diversité de leurs histoires et de leurs traditions, par delà leurs variations théologiques qui aujourd'hui n'intéressent plus grand monde, les chrétiens de toutes confessions, au-delà de leur commun enracinement dans une Parole qu'ils ne doivent cesser de méditer et de prier, ont à dire ensemble un message qui soit lumière dans les ténèbres d'un monde qui avance souvent sans bien savoir où il va.
J'ajouterai enfin que ce témoignage de l'Unité c'est à l'intérieur de chacune de nos communautés familiale, sociale, ecclésiale, que nous sommes appelés à le donner. Sans lui notre vie chrétienne, et même nos engagements apostoliques, perdraient beaucoup de leur crédibilité et de leur rayonnement. Paul, dans sa lettre, ne s'adresse pas à une communauté autre que celle où il avait annoncé la Bonne Nouvelle. L'Église, en nous faisant une fois de plus, tant de siècles plus tard, entendre sa voix, nous invite à l'accueillir comme une parole directement adressée aux situations concrètes qui sont les nôtres, aussi bien humaines qu'ecclésiales, ici et maintenant.
"

Père Jean-Baptiste BLONDEAU 

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