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UN BAIN DE SANG.  (le 26 - 12 - 04 C'est aujourd'hui la fête de la Sainte Famille.) - -Père J-B Blondeau

Le besoin se satisfait dans l'immédiateté. Mais, on le sait: "Le propre du désir c'est de taper toujours à côté" R. Riher

Un bain de sang.

"Entre la ,fuite en Égypte et le retour à Nazareth, un vrai bain de sang! le pire. On massacre des enfants, tous les enfants de moins de deux ans, à Bethléem et sur le territoire de la commune. Bethléem, le lieu de la naissance de Noël, le lieu de la grande joie et de la tendresse, chantées par les anges qui annoncent la paix, visitées par les bergers, pauvres exclus d'alors projetés soudain aux premières loges d'une actualité de salut, revisitées par ces Mages dont les besaces sont remplies de beaux cadeaux. l'Écriture clôture mystérieusement cette fête dont les crèches de nos églises gardent encore les signes, par ce drame que la liturgie n'ose même pas évoquer puisqu'elle le passe sous silence par une césure de l'Évangile réduit à l'aller-retour Bethléem - Égypte et Égypte - Nazareth, Nazareth tout au Nord, le village de la naissance n'étant pas encore assez sûr. Si l'Écriture est ainsi, que veut- elle donc nous dire?

C'est aujourd'hui la fête de la Sainte Famille. On n'a pas tellement envie, en ce moment, de faire de belles considérations sur les charmes de la vie familiale. Tant de tableaux la représentant ont peut-être égaré notre juste compréhension du message. Ce beau petit bébé, entouré calmement par un paisible Saint Joseph et une douce Sainte Vierge: ce n'est pas le climat du texte biblique, déjà. Si cette famille là est unie, c'est dans le malheur. les aléas d'une naissance inconfortable et aujourd'hui, "exil, le déplacement en terre étrangère, sous menace de mort, avec prise et assassinat d'otages, pas quelques unités, toute une classe d'âge de garçons, de 0 à 2 ans. Et le retour difficile dans une Galilée inhospitalière et de mauvaise réputation. À l'époque pire que les Minguettes ou la Courneuve. D'ailleurs à cet enfant, quand il grandit, comme ça arrive souvent, ça va lui coller à la peau: "il sera appelé Nazaréen", dit l'Évangile et ce n'est pas flatteur, ne serait-ce qu'à cause de l'accent, et surtout parce que le coin est mal famé, plein d'étrangers et de païens. D'ailleurs, un jour l'insulte jaillira "Que peut-il sortir de bon de Nazareth ?".

Et si le "message" nous invite justement à tourner nos regards, nos pensées, notre foi, vers ce drame de famille qui a bien du mal à émerger des visions lénifiantes, un peu sucrée, qui ont accablé l'imaginaire chrétien, c'est que cette famille là, la Sainte Famille comme nous disons, et comme ne dit pas l'Écriture, elle vient rejoindre les malheurs de tant de familles humaines qui sont comme la brebis perdue vers laquelle se précipite la sollicitude de l'amour de Dieu, laissant dans leur bercail tranquille celles qui sont à l'abri. Familles brisées, disloquées, avec ces enfants qui ne savent plus où donner de la tête, où donner du cœur, et que vous trouvez parfois en larmes dans les cours des écoles, des collèges et même des lycées. Familles émigrées qui n'ont pas de toit au cœur de l'hiver et que nous montre la Télé, au risque de nous culpabiliser vainement si nous n'avons d'autres solutions que simplement humaines. la foi nous en propose d'autres quand elle nous montre en transparence, derrière ces familles d'aujourd'hui, marquées par tant de souffrances, jusqu'au point où, là-bas, mais pas si loin, elles sont quelquefois obligées de vendre ou de prostituer leurs enfants pour survivre, oui, la foi qui s'enracine dans la contemplation de la Sainte Famille nous montre derrière toutes les familles en souffrance, cette famille menacée par la mort, exilée, revenant en terre de détresse et dont l'enfant n'est que provisoirement sauvé puisque, pour finir, il n'échappera pas au massacre, un soir de Vendredi, la veille de la Pâque.

On peut être étonné de voir à quel point j'incroyable force du message évangélique, sa permanente actualité venant rejoindre toute souffrance humaine afin de la traverser de l'espérance d'un Salut, a pu être quelque fois exténuée dans une mièvrerie qui en fait reflète peut-être notre peur devant une parole qui pour être force de salut doit montrer les lieux où nous sommes perdus. jésus, Marie, joseph, ce n'est pas là une famille où puiser une petite morale gentillette à usage courant pour que " tout se passe bien en famille dans les relations entre papa, maman et les enfants. Il existe pour cela d'excellents et utiles ouvrages, des conseillers, des éducateurs, des psychologues et aussi ce que nous pouvons tous puiser raisonnablement dans l'héritage de nos cultures et de nos traditions, de nos sagesses humaines. Et on fera bien de s'y référer. le message de l'Écriture est ailleurs, visiblement. Cette famille n'est pas comme les autres. Elle est là pour mettre en relief celui qui en est le cœur, cet enfant qui va grandir et se manifester comme le Fils bien-aimé d'un Père qui s'élèvera au-dessus du "biologique", non pour le nier mais pour le sauver. Jésus, nouveau Moïse qui arrive d'Égypte pour aller jusqu'aux terres païennes enfin de faire de toute terre une Terre Sainte, celle qu'il appellera le "Royaume de Dieu". Jésus qui plonge ses racines dans le malheur de l'humanité, souffrant tous les exils, toutes les persécutions, pour ouvrir un chemin d'espérance, celui qui éclatera au matin de Pâque. Ce chemin est celui de l'amour qui a toujours le dernier mot, cette infinie puissance qui est celle de Dieu, cette espérance dont il nous incombe de prendre, jour après jour, le relais par une vie non seulement familiale mais sociale, professionnelle, ecclésiale, toujours plus ouverte aux appels de l'Évangile.

Paul, dans la lettre aux Colossiens, dira, dans le concret de l'existence, ce qu'il convient de faire pour que "amour sauveur circule bien entre les membres de la famille, de la société, de l'Église, afin que par cet amour vienne le Royaume de Dieu annoncé par jésus: "revêtez vos cœurs de tendresse, de bonté, d'humilité, de douceur, supportez-vous, pardonnez-vous, faites la paix, chantez Dieu.. . ". Et c'est tout le chapitre 3 qu'il faut aller lire...".

Père Jean-Baptiste BLONDEAU 

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