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Nous ne sommes pas des moutons!
 par Jean Baptiste Blondeau -  (le 02 - 05- 04)

Jean (10, 27-30)

"JÉSUS AVAIT DIT aux Juifs: «Je suis le Bon Pasteur (le vrai berger». Il leur dit encore: «Mes brebis écoutent ma voix; moi je les connais, et elle me suivent. Je leur donne la vie: jamais elles ne périront, personne ne les arrachera de ma main. «Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tout, et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes UN"

Nous ne sommes pas des moutons !...

"Je suis le Bon Pasteur". Selon l'Écriture quels sont donc les traits de caractère d'un tel berger? Il parle à ses brebis! La parole. C'est ce qui révèle l'homme. Des silencieux on ne sait trop que penser. On s'en méfie. La parole dit l'être. La vraie, pas le bavardage, le stéréotype, le répété, le "copié-collé", pas celle qui renforce l'absence en faisant illusion. Pas non plus celle qui calcule, qui trompe,. Non, la parole qui me dit, celle dans laquelle je projette ma pensée, mes sentiments, mes intentions, mes désirs. Celle qui me dit même si elle est forcément tâtonnante dans M infirmité des mots, même si elle a peine à entrer dans le champ mystérieux de mon interlocuteur où chacun de mes mots résonnent dans son monde qui n'est pas le mien. Parole dont la plus haute de sens sera la parole d'amour, économe de mots, mais si riche de toutes les vibrations du coeur. C'est justement celle de Jésus à son troupeau. Et voilà pourquoi Il peut se dire le Bon Berger.

Oui, le Bon Berger parle, et de telle façon, avec un tel accent qui ne peut tromper, que ses brebis, bien entendu, écoutent sa voix. C'est une parole qui institue la connaissance. Ce mot dans la Bible dit toujours la relation la plus intime, la plus charnelle, par la tendresse et la confiance. Jésus connaît ainsi ses brebis que nous sommes. Nous appelons, selon l'Écriture , cette intimité avec le Ressuscité :l'accueil au coeur de notre être de cet Esprit qu'il nous donne et qui est en nous la source de toutes les fécondités.

Car cette connaissance venant par l'accueil d'une Parole, produit en nous ce double effet de toute parole authentique : elle rapproche et elle fait vivre. La parole du Berger, si nous l'entendons, et pas seulement avec les oreilles mais au plus profond du cour, par la confiance, elle nous attire au point qu'elle met en nous ce désir de suivre le Pasteur, de ne plus le quitter , d'attacher nos pas aux siens , "mes brebis, elles me suivent". Et dans cette présence réciproque, c'est de la vie que nous recevons. Et pas une vie quelconque : "la vie éternelle", une vie dont nous pressentons qu'elle dilate notre propre existence au point de la pousser en avant, et en avant même de ce qui la menace le plus : la mort. L'amour et la confiance font vivre. Le quotidien de nos amours humaines déjà nous le fait, bien savoir. Suivre ce Berger c'est savoir que nul ne peut nous arracher de sa main et qu'avec lui nous ne pouvons périr.

On comprend alors qu'un tel berger ne fait pas de nous des moutons bêlants et stupides, un troupeau passif et suiveur qui serait rabattu par des chiens de garde. D'ailleurs ce berger-là en d'autres lieux de l'Écriture deviendra lui-même un agneau qui donne sa vie et que l'on voit siéger sur le trône de l'Apocalypse. Dans la Bible il y a toujours un éclatement, un bouleversement, un renouvellement de toutes les images, de tous les symboles afin qu'aucun ne puisse être compris comme disant le tout du message, il ne faut pas nous y tromper. Non, l'Église Peuple de Dieu n'est pas un troupeau sans responsabilité. En parler comme des "ouailles" est une caricature obsolète que le Concile Vatican II a d'ailleurs fait voler en éclats en parlant justement de l'Église du Christ comme d'un Peuple habité et conduit par l'Esprit.

En réalité l'image du troupeau, ici, est image d'unité, "un seul troupeau, un seul pasteur". Et cette unité Jésus va la fonder dans l'unité qui le fait vivre en communion avec son Père. "Le Père et moi nous sommes un". Mais dans l'unité du troupeau comme dans l'unité trinitaire, la consistance des personnes, leur irréductibilité n'est pas gommée, bien au contraire. Chaque brebis et connue par son nom. C'est cette connaissance qui l'établit en ce qu'elle a d'unique, comme le Père et le Fils dans la réciprocité de leur connaissance et de leur unité sont affirmés selon leur personne propre, pour eux comme pour nous, par le lien de cet amour sans limite que Jésus appelle l'Esprit. Aussi nous révèle-t-il notre ultime vérité: chacun de nous est libre, unique et précieux dans cette communion divine qui devient à jamais le modèle de toute relation humaine.".

Père BLONDEAU

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