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  Jésus ou Jean , par Jean Baptiste Blondeau -  (le 11 - 01 - 04)

Evangile de Jésus-Christ selon saint LUC (3, 15-16.21-22) .

"LE PEUPLE venu auprès de Jean Baptiste était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n'était pas le Messie. Jean s'adressa alors à tous : «Moi, je vous baptise avec de l'eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi: Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit Saint et dans le feu.»
Comme tout le peuple se faisait baptiser et que Jésus priait, après avoir été baptisé lui aussi, alors le ciel s'ouvrit. L' Esprit Saint descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe. Du ciel une voix se fit entendre: «C'est toi mon Fils bien-aimé; en toi j'ai mis tout mon amour.»"...

JESUS OU JEAN.

"Étrange personnage que ce Jean. Sa présence, puis sa mémoire, semblent hanter l'Évangile tout du long. Avant Jésus, pendant, et même après. Presque comme un concurrent. Comme ces cousins, ou ces amis, ou ces collaborateurs, ces partenaires, un peu envahissants et qui vous font de l'ombre. Alors, on a l'impression qu'on fait tout pour le remettre en place, à sa place. Une bonne place certes, mais la seconde. Hérode aurait presque rendu service en lui faisant couper la tête. Et encore, même après sa mort tragique, certains s'entêtent à le confondre avec Jésus, ou le prophète Élie.

Alors, que ce soit clair! "Moi, je vous baptise d'eau, mais il vient celui qui est plus fort que moi...". Oui, entre lui et moi qui ai pourtant le style d'un grand prophète, moi qui déplace les foules et qui n'ai pas ma langue dans la poche pour montrer à tous et à chacun tout ce qu'il faut balayer devant sa porte pour être à la hauteur, oui, moi, "qui ne suis même pas digne de délier la lanière de ses sandales...", il ne faut pas confondre! Mon baptême? Ce n'est que de l'eau! Pour nettoyer vos coeurs encombrés de rapines et de toutes sortes de violences. Le sien? Rien à voir: c'est du feu! Tel le phénix, ça vous brûle pour que vous puissiez renaître de vos cendres. Bientôt à l'entrée du Carême, la liturgie de l'Église nous le rappellera.

Pour qu'on ne s'y trompe pas, on oserait presque dire: pour que Jésus lui même ne s'y trompe pas, quand lui aussi rentre dans ce Jourdain où baptise son cousin, comme s'il voulait aller jusqu'au bout de l'Incarnation en s'avançant,  en rejoignant l'homme jusqu'au plus fort de sa misère, voilà que soudain s'avance dans l'Écriture tous les grands signes de l'identité de cet insolite "pénitent" qui le montrent du doigt à toute l'humanité. Et ce doigt n'est plus celui du Baptiste, c'est le doigt de Dieu qui dans la lumière de l'Esprit, affirme à la foi de l'Église : "Celui-ci est mon Fils bien-Aimé, celui qu'il m'a plu de choisir... aujourd'hui je l'ai engendré". Et cet aujourd'hui de Dieu, le Prologue de Jean nous dira qu'il est celui de l'éternité.

Et aussitôt dans l'Évangile qui sait ce qu'il veut dire, Jésus, par le même Esprit, sera conduit dans ce mystérieux désert où il devra à trois reprises dire non aux immenses tentations, humaines, trop humaines, disait Kierkegaard, d'une religion magique de bateleur de cirque, de la puissance politique allant jusqu'à l'hégémonie à laquelle, après bien des siècles de tourmentes, L`Église échappera de justesse et de cette idolâtrie qui vous jette aux pieds de toutes les idoles, d'hier et d'aujourd'hui.

Formidable leçon de cet évangile qui nous rappelle que la Bonne Nouvelle, le message que les chrétiens doivent avant tout porter au monde ce n'est pas d'âtre honnêtes, pacifiques et de bonnes moeurs. Ça, les lois humaines devraient y suffire si elles sont bien inspirées. Le Baptême que nous avons reçu est celui du feu et de l'Esprit. Il ouvre notre espérance à la venue en Jésus d'un Dieu qui ouvre ces portes là en ouvrant les portes de la mort par la seule puissance de l'amour. Nous sommes avant tout témoins de ce Dieu et du visage par lequel il s'est révélé en Jésus. C'est l'accueil de cette lumière, l'ouverture à cette foi qui permettront aux lois humaines, aux efforts des gouvernants, d'aboutir à un monde plus humain car la source de tout changement est toujours dans le coeur de l'homme et c'est là qu'il rencontre Dieu. Jean-Baptiste n'est pas Jésus. Mère Térésa, l'abbé Pierre, Jean-Paul II non plus. Des témoins éminents, certes, mais qui ne doivent pas arrêter à leur personne l'adhésion qu'ils entraînent. Nous aussi, soyons ces témoins qui montrent "ailleurs" mais qui n'arrêtent jamais, surtout à leur personne."

Père BLONDEAU

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