Ressources culturelles  http://philagora.fr 

Philagora.fr votre portail culturel

Rubrique : RELIGION http://www.philagora.fr/religion/ 


-
 


Ressources culturelles 
http://philagora.fr  

- - - - - - - - -

Philagora
Forums
 

- - - - - - - - - 
 
Philagora.net Philosophie, Lettres, Art
http://philagora.net 

Rechercher dans nos ressources

- - - - - - - - - -

Philagora.org
Découvertes
 http://philagora.org 
- - - - - - - - -

info@philagora.fr



Pain de vie, pain de joie  par Jean Baptiste Blondeau - (le 13 - 06 - 04)

Evangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (9,11b - 17)

"JÉSUS parlait du règne de Dieu à la foule, et il guérissait ceux qui en avaient besoin.
Le jour commençait à baisser. Les Douze s'approchèrent de lui et lui dirent : «Renvoie cette foule, ils pourront aller dans les villages et les fermes des environs pour y loger et trouver de quoi changer : ici nous sommes dans un endroit désert.»
Mais il leur dit: «Donnez-leur vous-mêmes à manger.» Ils répondirent nous n'avons pas plus de cinq pains et deux poissons... à moins d'aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce monde.»
Il y avait bien cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : «Faites-les asseoir par groupes de cinquante.» Ils obéirent et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains, et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu'ils les distribuent à tout le monde.
Tous mangèrent à leur faim, et l'on ramassa les morceaux qui restaient cela remplit douze paniers."...

PAIN DE VIE, PAIN DE JOIE .

"Le pain est, dans un grand nombre de cultures, l'aliment par excellence. Le symbole même de la nourriture. Et l'homme ne peut survivre sil manque de cette nourriture. Elle prend une valeur sacrée. Que d'incroyants, vaguement référés aux souvenirs chrétiens bien oubliés, n'entameraient cependant jamais un pain sans tracer sur lui, de la pointe du couteau, une croix. Et au coeur du Notre Père, c'est le pain quotidien qui est demandé. Il est toujours triste, et un peu révoltant, de voir du pain gaspillé, jeté. C'est parfois le dernier caprice d'un enfant auquel on résistera.

Quand Jésus donne à l'avance ce qu'on va lui prendre dans la violence, sa vie, c'est du pain qui va être le signe de cette vie donnée : ceci est mon corps, dit il en prenant ce pain. Les hommes hélas, plutôt que de partager un même pain, se dévorent souvent entre eux, et de la pire manière. Hécatombes de toutes ces guerres qui meurtrissent l'humanité, le rappel des carnages du 6 juin 1944 sur les douces plages de Normandie, vient d'en faire mémoire. Et ça ne s'arrête jamais, l'Afghanistan, l'Irak, la Tchétchénie et tant de pays d'Afrique ou d'ailleurs . Oui, les hommes se dévorent entre eux, et parfois de façon feutrée mais non moins mortelle, à coup de calomnies, de rumeurs, de jugements. Tant et si bien que Jésus, si l'on peut dire, se met sous leurs dents afin qu'ils aient une autre nourriture, une nourriture vitale. C'est comme si, par ce pain qui est son corps, la dévorante volonté de meurtre de l'humanité était prise de court. En Jésus mangé comme du pain, c'est comme si Dieu se soumettait au désir pervers de l'homme, non pour l'approuver mais pour le transformer : la haine dévorante devient un amour dévorant. La mort produit la vie. La division meurtrière devient communion.

Et tout cela n'a rien de triste, rien de tragique. Le pain est nécessaire à la vie. Le vin lui est au-delà du nécessaire. C'est Cana, c'est la noce, c'est la joie. Ceci est mon sang dira Jésus sur le vin. Non pas en vue d'une transfusion sanguine pour nous revigorer. En vue de notre joie, et même, pourquoi pas, de notre ivresse, spirituelle, bien sûr ! Le don de Dieu est un bonheur. Rencontrer le Christ n'est pas morose. Ce qui est triste, c'est la facilité, la tiédeur, le péché. Dans la Bible le Royaume est souvent comparé à une noce. Ce vin qui donne le sang ne dit pas tant la souffrance que le bonheur qui résulte de l'accueil du don de Dieu, de ce salut qui se dit en Jésus, de cet amour immense dont sa mort, sanglante certes, mais librement choisie, est le signe puisque, dit l'Évangile, il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. Le vin eucharistique, c'est la joie de vivre. Aussi, comme disait Saint crénée, si on dit que le pain et le vin deviennent le corps et le sang du Christ, on peut dire aussi bien que le corps et le sang du Christ deviennent pain partagé qui nous fait vivre dans la communion du Royaume, et vin qui nous rend fou de joie à cause d'une telle rencontre.

En participant à l'Eucharistie, nous montrons que nous voulons faire nôtre l'attitude du Christ qui est de se donner en nourriture pour la vie et pour la joie du monde. Désormais, si notre participation est sincère, notre projet de vie doit être, à l'image du sien, la volonté de faire vivre nos frères de toutes les façons, dont la première est d'éviter à tout prix ce qui peut les meurtrir ou les condamner, et cela afin de vivre nous-mêmes dans la joie du Royaume.

Voilà pourquoi, sans doute, aux apôtres qui ont tendance à se défiler devant le besoin de nourriture de leurs frères, Jésus répond aussitôt

"Donnez-leur à manger vous-mêmes". Et c'est sur cet appel à la responsabilité des disciples que la surabondance du don de Jésus va pouvoir rassasier les foules, aujourd'hui comme hier...3.

Père BLONDEAU

Page suivante: Pour vous, qui suis-je

Retour vers la page index de la rubrique RELIGION

Retour à la page d'accueil de http://www.philagora.fr pour les différentes rubriques
 

Vers Philagora.net
 Philosophie, Littérature, Art

Vers Philagora Forums
http://forum.philagora.net Espace de discussion

  Recommander Philagora   Newsletter

Mail: philagora@philagora.com
______________________________________________________________________________________