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L'AGNEAU ET LA COLOMBE.  (le 16 - 01 - 05 ) - -Père J-B Blondeau

 

L'agneau et la colombe.

"Un agneau: Une colombe. Voilà certes de poétiques images mais sans doute d'une juste compréhension difficile pour le lecteur contemporain de l'Évangile. Surtout celui qui n'est pas très au fait de la terminologie du groupe. On pense à l'arche de Noé. Ou alors à la mièvrerie, parfois, des petits agneaux tout blanc et tout frisé de l'iconographie saint-sulpicienne, quand ce n'est pas ceux qui entouraient Marie-Antoinette jouant à la bergère dans son Trianon. Quant à la colombe, la paix, peut-être. Picasso en dessina une jadis pour illustrer le fameux et ambigu "Appel de Stockholm". Ou encore la chanson sentimentale qui évoque mille colombes. Oui, lâcher de colombes, parfois, pour dire une aspiration à la paix qui doit passer en fait par des chemins plus réalistes, moins éthérés. Sans compter, pour en revenir à l'agneau, qu'il peut aussi évoquer le naïf que l'on ne cesse de tondre, ou encore le suiveur bêlant du troupeau de Panurge. Alors, Jésus, dans tout ça?

Car c'est bien vers lui que se retourne Jean-Baptiste pour le désigner comme "Agneau de Dieu sur lequel il voit planer l'Esprit comme une colombe. Impossible de comprendre la portée de ces images si, dans la Bible, on ne les replace pas dans le contexte qui leur donne leur sens véritable, leur portée, qui est immense et qui exprime le cœur du mystère de salut tel que les chrétiens y engagent leur espérance. Pour comprendre ce qu'agneau veut dire quand on l'identifie à Jésus, il faut le rapprocher d'un texte du prophète Isaïe qui annonce un serviteur de Dieu par laquelle Salut parviendra jusqu'aux extrémités de la terre. Et ce serviteur, ajoute le prophète, il sera un serviteur souffrant de la violence des hommes jusqu'à ne plus avoir figure humaine. " ne sera pas le petit agneau frisotté que l'on parfume, il sera l'agneau que l'on égorge. Un agneau sanglant. Et aussi un agneau que l'on mange. C'est dans ce sang versé, et cette nourriture, qu'il faut chercher le sens de ce que Jean veut dire quant il pointe le doigt vers le Christ.

Agneau serviteur? Pas de chance! Le mot serviteur a pratiquement disparu de notre vocabulaire, sinon pour être utilisé en mauvaise part, justement pour refuser de rendre service: "Moi, Monsieur, je ne suis pas votre serviteur!...". Décidément le langage de la Bible demande toujours un effort pour entrer dans la richesse de sens qu'il détient. Une lecture fondamentaliste serait toujours fatale à sa juste compréhension et lui ferait dire n'importe quoi. Car ce qui est dit c'est que cet agneau, ce serviteur, égorgé, souffrant, subit les conséquences du péché, pas le sien, lui est innocent, mais le péché du monde, c'est-à-dire cette violence meurtrière qui ne cesse dans notre monde de se pratiquer en tout domaine: social, familial, économique, sexuel. Oui, chaque fois qu'un être humain est réduit , à l'état d'objet de profit ou de jouissance, c'est l'odeur du meurtre et de l'égorgement qui monte du charnier. Lorsque.. l'homme, c'est-à-dire l'homme, la femme et l'enfant, d'une façon ou d'une autre, est réduit à l'état d'objet, ce sont bien des cadavres qui s'accumulent. Et en face des prédateurs en tout genre, l'agneau, cet animal que l'on tond et que l'on égorge, que l'on dévore, peut alors tout à fait le symboliser. Et nous comprenons que le Christ Agneau supporte le péché du monde quand il se met à la merci de tous les prédateurs, Lui qui ne surmonte pas la violence par un surcroît de violence. C'est ce que Paul appelle le "scandale de la Croix". .

Car voici qu'éclate soudain un bouleversant retournement. L'Agneau tué, puis dévoré, devient pour ceux qui s'en nourrissent non pas un poison de revanche mais une nourriture pour la vie éternelle. Et c'est bien cela que nous signifions dans l'Eucharistie. Car par sa résurrection l'Agneau égorgé, en même temps qu'il clôture à jamais quelque sacrifice sanglant que ce soit, fait mourir en sa mort toute mort et toute violence qui la provoque. Désormais par la vie triomphante de l'Agneau vainqueur de la mort non par !a force mais par la seule puissance de Dieu qui est celle de l'amour, Jésus qui est cet Agneau donne une possibilité d'espérance qui peut traverser le livre de l'histoire humaine, nos joies et nos larmes, nos conflits et nos réconciliations.

L'amour plus fort que la mort, dira encore Saint Paul, c'est ce que montre la mort de cet agneau sur lequel plane déjà l'Esprit de la vie. Quels que soient les désastres, la vie peut retrouver un sens dans cette mort puisque cette mort s'ouvre sur la vie. C'est cet amour que montre la colombe, bien plus que cette paix précaire par la seule fin des conflits qui, hélas, finissent toujours par repartir, quand il n'y a pas dans le cœur de l'homme cet Esprit dont elle est le signe, l'Esprit d'amour que donne Jésus à ceux qui aujourd'hui encore lui font confiance. Confiance totale, mais confiance active et engagée dans une conversion du cœur."

Père Jean-Baptiste BLONDEAU 

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