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OUI OU NON  (le 25 - 09 - 05 ) - -Père J-B Blondeau

Oui ou non 

"Il peut se faire que le langage de l'Évangile devienne de plus en plus lointain à notre modernité si ignorante de la culture religieuse. Ce qui, au passage, explique le succès de méprise du bon polar qu'est Da Vinci Code, bon polar mais dont le fonds documentaire à prétention historique, voir exégétique, est un salmigondis de légendes, de superstitions et de supercheries qui traînent ici et là (1). Alors, redisons-le, un publicain n'est pas l'abréviation d'un républicain! C'est, au temps de Jésus et dans son pays, un fonctionnaire du Trésor Public, juif mais recruté par l'administration romaine occupante, un "collabo" en somme. Il collecte les impôts pour l'envahisseur et s'enrichit scandaleusement de ses exactions. On comprend que pour ses compatriotes il soit un pécheur public, un apostat. Quant aux prostituées, chacun sait ce qu'elles sont, quelles sont leurs activités. Et en ces temps là les femmes n'étaient déjà pas dans une position facile, alors les prostituées...
Les Chefs des prêtres? Aujourd'hui on les appellerait peut-être des archiprêtres, peut-être même des évêques, et les Anciens, ce pourrait être le Chapitre Cathédral, ou le Conseil Épiscopal, ou même la Curie Romaine! Pourquoi pas? Alors quand Jésus leur déclare, et c'est loin d'être la première fois, que les publicains et les prostituées les précéderont dans le Royaume de Dieu, on comprend que ça leur fasse de l'effet. Mais il faut se demander pourquoi Jésus dit ces énormités? Ce n'est pas par goût gratuit de la provocation, par recherche de la formule scandaleuse. Jésus n'est ni un bateleur de foire, ni un journaliste en quête de phrase-choc pour vendre son message. Ce que fait Jésus, tout simplement, c'est de changer à 1800 les critères habituels du jugement des hommes. Ce n'est pas la première fois. De cela aussi il est familier. Souvenons-nous, dimanche dernier: le même salaire, que le travail fourni soit une heure ou une journée, souvenons-nous par dessus tout des Béatitudes: heureux, non pas celui qui vient de gagner 77 millions d'euros - deux siècles et demi de SMIG ont dit les média - ni les médaillés d'or des Jeux Olympiques, ni le vainqueur des présidentielles, non, heureux les pauvres de cœur, les petits, les doux, les miséricordieux, les pacifiques, les persécutés pour la Justice, ceux qui pleurent!... C'est ça l'Évangile, que nous le voulions ou non, et ne nous étonnons pas qu'il nous dérange si souvent, comme il a dérangé les contemporains de Jésus, ni pires ni meilleurs que nous le sommes.

Oui, Jésus change les critères. Ça porte un nom: la CONVERSION. Et nous retrouvons l'histoire des deux fils de la parabole de ce dimanche. Le mauvais, désobéissant, agressif. Son Père l'invite à aller travailler sa vigne, qui est, nous l'avons vu dimanche dernier, le Royaume de Dieu. Et il dit non, carrément. Mauvais fils de Dieu, comme les Publicains, comme les Prostituées. Mais dit encore l'Évangile, IL SE REPENTIT, et il y va pour finir. Le second, il dit oui, oui, Seigneur, regarde, je suis là, présent, je fais ta volonté... c'est ce que doivent dire les Chefs des Prêtres et les Anciens. Mais en réalité, il n'y va pas! 1... Il a l'air, mais c'est pas vrai.
Alors nous comprenons ce que Jésus veut nous dire une fois de plus. Ce n'est ni le statut social ou religieux, ni la valeur reconnue, ni le prestige, qui sont déterminants pour l'entrée dans le Royaume de l'amour, dans la vigne du Père. Ce n'est pas l'antériorité, ni le temps passé, c'est l'actualité de notre conversion. Et cette conversion s'enracine dans la conscience de nos faiblesses, de nos manques, de nos insuffisances. Qui sait si certains que nous regardons sans les voir, et si nous les voyons c'est pour les juger, qui sait s'ils ne sont pas près d'accueillir la Parole qui les libérera, de leur argent sale ou de leur prostitution...

Être missionnaire, c'est ne pas vouloir être "doré sur tranche", ne pas se croire suffisant; c'est entrer dans cette authentique humilité qui fait dire à Jésus "apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur", afin que nous portions sur les publicains et les prostituées que nous côtoyons, même s'ils portent d'autres noms, ce regard d'amour qui ne le juge pas mais les invite à dire "oui", même si pendant longtemps ils avaient dit non à l'invitation du Père. Et nous, que de plus en plus notre oui soit oui.".

Père BLONDEAU.

 

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