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De la Bonne Nouvelle, par Jean Baptiste Blondeau - 
Les sourds et les muets
(le 7- 09 - 03)

Evangile de Jésus-Christ selon saint Marc (7.31-37}

Jésus quitta la région de Tyr; passant par Sidon, il prit la direction du lac de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole.
On lui amène un sourd-muet, et on le prie de poser la main sur lui. Jésus l'emmena à l'écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, prenant de la salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit: «Effata!», c'est-à-dire : «Ouvre-toi!» Ses oreilles s'ouvrirent; aussitôt sa langue se délia, et il parlait correctement.
Alors Jésus leur recommanda de n'en rien dire a personne ; mais plus il le leur recommandait, plus ils le proclamaient. Très vivement frappés, ils disaient: «Tout ce qu'il fait est admirable: il fait entendre les sourds et parler les muets.»

LES SOURDS ET LES  MUETS

Ils geignent, ils halètent, Ils soupirent, les milliers de vieillards décimés par la canicule de l'été. Qui les entend ? Malgré leur âge extrême il y a eu plus sourds qu'eux encore, leurs enfants, petits-enfants, neveux ou nièces, voisins qui ne les entendent pas, qui ne les entendent plus. Ces oreilles là étaient pourtant plus proches que celles des ministres du Gouvernement. Alors ils meurent, en silence, et dans le silence. Parfois la voirie met hâtivement leur corps ratatiné dans un sac poubelle noir, et l'oublie dans la salle de séjour, jusqu'à ce que les voisins gênés par l'odeur... (Paris Match, dernier numéro). Ou alors, poussé par de vieilles et recuites rancunes, on refuse les cadavres pour éviter les frais: à 96 ans, la vieille, depuis longtemps, vous comprenez, elle ne voulait plus nous voir...

On lui amène un sourd, Jésus lui met les doigts dans les oreilles, carrément, il soupire et lui dit: "ouvre-toi!". Ses oreilles s'ouvrirent. La surdité physique, pourtant bien gênante, est peu de chose à côté de cette surdité du coeur qui nous rend étrangers aux cris de la détresse des hommes, Et cette clameur est immense aux quatre coins de la terre. Elle retentit, certes, dans les hôpitaux, les maisons de retraites, les chambres de "bonnes" inaccessibles et surchauffées. Mais on l'entend aussi autour des camions de blé que l'on jette par sacs parcimonieux à tous ceux qui crèvent de faim, en Afrique, en Asie, et parfois même plus près. On l'entend quand une usine ferme et qu'hommes et femmes soudain basculent dans la précarité. On l'entend au fond de tant de geôles où l'homme torture l'homme. On l'entend quand les parents ramassent les morceaux du corps de leur enfant juste après l'attentat. Jésus soupira et lui dit: "ouvre-toi". Et nos oreilles s'ouvrent.

Et il y a  ceux que l'on bâillonne. Bouches fermées par la peur, l'intérêt, la complicité, la lâcheté, l'indifférence. Voix éteintes parce qu'elles ont trop crié, et que l'injustice, la violence, sont trop fortes. VISA, dans notre quartier, multiplie ces visages muets et fixés dans le malheur. Jadis, un fait divers parlait de ce bébé, mort étouffé par sa mère qui, dans le taudis où ils vivaient, épuisée par les hurlements de l'enfant, lui avait scotché la bouche. Terrible symbole du malheur réduit au silence. Et prenant de la salive, Jésus lui toucha la langue, il soupira, aussitôt sa langue se délia.

Ainsi "tout ce qu'il fait est admirable: il fait entendre les sourds et parler les muets". Oh! que ce doigt, enfin, touche nos oreilles, que cette salive mouille notre langue! Entendons monter vers nous la clameur des hommes qui crient leur besoin de présence autant que de pain, leur besoin de miséricorde, de compassion, de sourire, de cette simple et élémentaire fraternité qui frissonne tout au long de l' Evangile comme le fruit de cet Esprit annoncé par Jésus, comme un des signes majeurs du Royaume qu'il annonce. Et laissons enfin parler notre coeur, plutôt que les armes et la violence, celle sanglante que montrent les medias, et celle, feutrée, dont nous tissons souvent nos relations avec les autres, violence aussi, souvent des mots qui blessent, des jugements, des intolérances.

Le jour de notre baptême on a touché nos lèvres, une eau a mouillé notre corps et l'église nous a dit: "Epphata! Ouvre-toi ". Et chaque Eucharistie fait que nous sommes à nouveau touchés par ce mystère de vie.

Père BLONDEAU

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